Macron esquisse les axes de sa «révolution» de la protection sociale

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Le président français Emmanuel Macron a prôné mercredi «une révolution» de la protection sociale, jugeant que «la solution n’est pas de dépenser toujours plus d’argent», lors d’un discours à Montpellier, dans le sud de la France.

Après avoir fustigé mardi dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux le «pognon de dingue» que coûtent les aides sociales sans endiguer la pauvreté, le président de la République a estimé qu’il ne fallait pas se «contenter de la redistribution monétaire» évoquant des solutions «plus efficaces».

Pour dénoncer un système «trop complexe», «peu humain», il a pris l’exemple du RSA, le revenu de solidarité active, pour les personnes sans ressources, de 550 euros pour une personne seule. Il a affirmé qu’il avait augmenté ces dix dernières années de 80% mais que l’accompagnement de ses bénéficiaires avait baissé dans le même temps de 40% «en termes de dépense».

Or, a-t-il argumenté, il faut renforcer l’«accompagnement vers le travail», donc «contrôler» et «responsabiliser» ceux qui ont eu le réflexe de «s’installer dans une forme d’exclusion».

Le chef de l’État n’a pas donné d’indications précises de sa politique à venir. A l’exception d’une loi sur la dépendance, votée avant fin 2019, dans un pays qui comptera 5 millions de personnes âgées de plus de 85 ans d’ici à 2050.

Dans la nuit de mardi à mercredi, une vidéo tweetée par sa directrice de communication, le montre évoquant ce discours avec ses collaborateurs. «On met un pognon de dingue dans les minimas sociaux et les gens ne s’en sortent pas. Les gens pauvres restent pauvres, ceux qui tombent pauvres restent pauvres. On doit avoir un truc qui permet aux gens de s’en sortir. Par l’éducation…», s’enflamme-t-il.

L’opposition de tous bords a critiqué mercredi ces propos, beaucoup pour leur forme chez les conservateurs du parti Les Républicains, principalement pour le fond à gauche et à l’extrême droite.

«Sous le mépris glaçant de ses propos, ce qu’il souhaite, c’est défaire méthodiquement tous les acquis obtenus depuis la Libération», a ainsi dénoncé la socialiste Martine Aubry, ancienne ministre de l’Emploi et la Solidarité.

Emmanuel Macron «fait, comme tous les ultralibéraux, porter la responsabilité de la pauvreté, du chômage, sur les chômeurs et les pauvres», a de son côté lancé la cheffe du Rassemblement national (ex Front national, extrême droite) Marine Le Pen.